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blog sur des animaux originaux… ou pas!


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La lamproie

La lamproie

Qu’est-ce qu’une lamproie?

La lamproie appartient à la famille des Petromyzontidae, qui ne regroupe que les lamproies. On distingue deux espèces de lamproies: la lamproie marine et la lamproie fluviatile. La lamproie a un corps anguiforme (qui ressemble à celui d’une anguille ou d’un serpent) sans écailles, des yeux sans paupières et sept pores branchiaux situés à l’arrière, lui permettant de respirer. Elle a un squelette cartilagineux et n’a pas de vessie natatoire (qui permet aux poissons osseux comme le hareng, la dorade ou l’anchois de flotter à la profondeur voulue).

Comment se nourrit-elle?

Grâce à sa bouche! Elle est circulaire avec 85 à 90 pointes cornées qui ressemblent à des dents, et est munie d’une ventouse qui permet à l’animal de se fixer sur le poisson qu’il parasite. Sa salive, qui digère les tissus et empêche le sang de coaguler, permet à la lamproie d’absorber une bouillie composée de tissus musculaires et de sang.

 lamproie_bernardbourles    Image de Bernard Bourlès

marques lamproie2   Image de Y. Desaunay

Comment se reproduit-elle?

La lamproie suis un cycle de vie propre aux animaux qui migrent: cycle lamproie

La lamproie née en eau douce va grossir en eau salée, puis va revenir en eau douce pour se reproduire.

Le mâle, après avoir migré en eaux douces, cherche une frayère: un endroit d’eau peu profonde avec un sol constitué de graviers et de sable. Il enlève les pierres et les débris grâce à sa bouche. Ensuite, il se fixe à l’aide de sa ventouse et creuse une cuvette circulaire allant de 0,8 à 1,5 m de diamètre pour 20 à 40 cm de profondeur.

Quand la femelle le rejoint, elle se fixe sur le bord de ce nid. Le mâle se fixe sur sa partenaire, s’enroule autour d’elle pour assurer l’expulsion des œufs qu’il féconde aussitôt. La femelle peut pondre des dizaines de milliers d’œufs! Les petits qui écloront s’appellent des ammocètes. Ils vivront dans le sable pendant plusieurs années, jusqu’à atteindre une taille suffisante pour entamer la migration.

La lamproie est un animal surprenant, et pas toujours connue du grand public. Elle fait partie des vertébrés vivants les plus anciens.

Amandine Emond


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Le lombric

Le lombric

Qu’est-ce qu’un lombric?

Le lombric, appelé plus couramment « ver de terre », appartient à la famille des Annélides. On compte plus de 5000 espèces de lombrics recensées et des espèces encore inconnues, réparties dans les zones tempérées et tropicales (sauf là où les sols sont acides). Le lombric possède des anneaux successifs appelés segments, des soies (petits poils) et une bouche ronde sans dents. Le premier segment correspond à la tête, le deuxième segment correspond à la bouche, le renflement sur le corps du lombric est le clitellum qui contient les organes reproducteurs et l’anus est situé sur le dernier segment.

 Copy of coupe vers de terreb

Comment se déplace-t-il? Comment se nourrit-il?

Le lombric se déplace en mangeant! Son corps est composé de segments, qui contiennent deux sortes de muscles: des muscles longitudinaux internes, qui vont du bout de sa tête à son dernier segment, et des muscles circulaires externes, qui lui permettent de contracter son corps puis de l’étirer. Il se plie et se déplie un peu comme un accordéon! Les soies le fixent au sol en agrippant les anfractuosités de sa galerie. Elles lui servent aussi à sentir les vibrations causées par ses prédateurs, principalement les taupes, car le lombric ne possède ni oreilles ni yeux.

Le lombric avale, grâce à sa bouche, de la terre meuble et des végétaux en décomposition. Quand la terre passe dans son organisme, elle est enrichie en bactérie qui vont la digérer. Une fois ceci fini, la terre ressort par son anus en forme de petits tortillons.

Comment respire-t-il?

Comme le lombric n’a pas de poumons ou de branchies, il respire par la peau. Sa peau humide laisse passer le dioxygène directement dans les vaisseaux sanguins, qui vont irriguer tout le corps.

 article lombric

Comment se reproduit-il?

Le lombric est hermaphrodite, c’est-à-dire qu’il est à la fois mâle et femelle, mais il ne s’auto-féconde pas. Quand un lombric rencontre un autre lombric, ils collent leur clitellum tête bêche et échangent leurs spermatozoïdes. Quand ils se décollent, le clitellum passe devant les ovules puis les spermatozoïdes et se referme pour former un cocon, c’est là qu’il y a fécondation des œufs. Un lombric donne naissance à plusieurs petits après 15 à 20 jours d’incubation.

Quel est son rôle pour l’environnement?

– Quand le lombric digère de la terre, celle ci ressort beaucoup plus fine. Les déjections du lombric apportent au milieu des éléments importants grâce à la minéralisation des matières organiques (les bactéries transforment la matière organique en divers minéraux comme l’ammonium ou les nitrates, qui sont essentiels aux plantes) ou à la formation d’humus. Les éléments produits (azote, calcium, magnésium, potassium et phosphore) sont sous forme cristallisée, qui permet d’être plus facilement absorbé, et favorisent la croissance des végétaux. Les déjections du lombric contiennent donc les mêmes éléments que les engrais produits par l’Homme.

– De même, il absorbe les polluants contenus dans la terre et les disperse.

– Les galeries qu’il a creusées participent au micro-drainage du sol en répartissant l’eau et aèrent la terre, ce qui contribue fortement à éviter le ruissellement et l’érosion.

Le lombric est donc un animal essentiel à la survie des végétaux et au maintien de sols sains. Sa disparition aurait de graves conséquences sur notre environnement, il faut donc éviter d’utiliser des pesticides contre lui! C’est l’allié des beaux potagers et, en règle générale, de tous les sols. Sans lui, les sols seraient moins fertiles, et beaucoup moins bien aérés.

Amandine Emond


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Le phasme

Le phasme

Qu’est-ce qu’un phasme?

Le mot « phasme » vient du grec « phasma » qui signifie « apparition » ou « fantôme » à cause de sa capacité à disparaître dans le milieu qui l’entoure.

C’est un insecte qui appartient à la famille des Phasmoptères. Dans cette famille, on compte plus de 2000 espèces de phasmes! Ces insectes possèdent un thorax en trois parties, un abdomen divisé en segments et une bouche spécialisée dans le broyage des plantes: ils sont phytophages.

Les phasmes ont développé, pour survivre, une stratégie bien particulière: ils se camouflent et se fondent dans leur environnement, c’est-à-dire qu’ils miment la nature.

Quelles sortes de mimétisme pratiquent les phasmes?

1- Un mimétisme d’apparence:

  • Mimétisme de forme: le corps du phasme ressemble à une feuille ou une brindille, avec toutes ses particularités (forme, taille, noeuds, cicatrices des feuilles, nervures…).
  • Mimétisme de couleur: le phasme prend la couleur du milieu dans lequel il vit au moment de sa mue, allant du vert au marron. Certains phasmes réussissent même à changer de couleur selon l’intensité de la lumière, le taux d’humidité ou la température!

2- Un mimétisme de comportement:

  • Mimétisme au niveau de leur façon de se mouvoir: le phasme se déplace par à coups, comme le ferait une feuille ou une brindille sous l’effet du vent. Certains peuvent même rester pendant plusieurs heures sans bouger, ce qui leur permet de devenir une partie intégrante du support.

Comment le phasme se défend-t-il?

Le phasme a plusieurs mécanismes de défense:

  • Il peut « faire le mort », c’est ce qu’on appelle la catalepsie. Quand il se sent agressé, il se laisse tomber de son support, les pattes le long du corps, et reste immobile pendant une période plus ou moins longue.

  • Si un animal l’attrape par une patte, le phasme peut la lui laisser pour l’occuper: c’est l’autotomie.

  • Certains phasmes sont plus aggressifs. Ils ont opté pour une défense physique, comme par exemple les phasmes épineux. D’autres ont opté pour une défense chimique: soit le phasme est recouvert entièrement d’un liquide irritant (Oreaphotes peruana par exemple), soit il le projette sur son agresseur et peut provoquer une cécité passagère (cas de Anisomorpha ferruginea).

Comment le phasme se reproduit-il?

Le phasme peut se reproduire de deux manières:

  • Par reproduction sexuée. Un mâle et une femelle s’accouplent et pondent des oeufs qui vont éclore et donner naissance soit à des mâles, soit à des femelles.

  • Par parthénogenèse. La femelle pond des oeufs sans avoir besoin d’être fécondée par un mâle et ils donnent naissance uniquement à des femelles, tout comme les pucerons ou les varans de komodo!

 

Les phasmes sont des insectes qui miment leur milieu avec succès, mais ce ne sont pas les seuls. Diverses espèces d’insectes comme lHémérophobe Phalène ressemblent à leur environnement (feuille morte), et d’autres ressemblent à des espèces différentes pour dissuader leurs prédateurs (cas des syrphes qui imitent les guêpes).

Amandine Emond


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La luciole

La luciole

Qu’est-ce qu’une luciole ?

C’est un insecte qui appartient à la famille des coléoptères, tout comme les hannetons et les coccinelles. Ces insectes possèdent deux paires d’ailes, les élytres qui sont épaisses et cornées, et les ailes postérieures utilisées pour voler, ainsi qu’une bouche spécialisée dans le broyage (des plantes). Il existe de nombreuses espèces de lucioles.

Les lucioles émettent de la lumière et sont également appelés « vers luisants » (en fait, la femelle de certaines espèces a l’aspect d’un ver, c’est-à-dire avec un corps annelé et présentant des ailes si minuscules qu’on les voit à peine, d’où le nom de ver luisant).

A quoi sert la lumière émise par les lucioles ?

1- source d’éclairage : certaines lucioles émettent de la lumière pour éclairer la feuille ou la brindille sur laquelle elles comptent atterrir.

2- moyen de communication : durant la période de reproduction, les insectes des deux sexes se rejoignent grâce à la lumière émise, dont les durée de fonctionnement et de clignotement est spécifique à chaque espèce.

Certaines femelles utilisent également la lumière comme leurre pour capturer des proies en se faisant passer pour des insectes d’autres espèces à la recherche de compagnon.

Comment ça fonctionne ?

Dans un organe de l’abdomen de la luciole appelé photophore, un mélange de deux types de molécules : la luciférine et la luciférase, produit de la lumière au cours d’une réaction chimique. Cette dernière ne peut avoir lieu qu’en présence d’air et plus précisément en présence de dioxygène.

Cette réaction chimique appartient à la famille des oxydations.

Il existe plusieurs types de luciférine et de luciférase puisque de nombreux autres organismes vivants sont capables de produire de la lumière tout comme les lucioles : algues dinoflagellés, poissons vivants dans les grandes profondeurs de l’océan, méduses, calamars, etc.

Quelles sont les caractéristiques de la lumière produite par les lucioles ?

1- C’est une source de lumière froide.

La lumière émise par les lucioles est dite « froide ». En effet, le corps des lucioles est froid, contrairement par exemple à l’ampoule d’une lampe à incandescence qui, une fois en fonctionnement, est brûlant.

Ceci est dû à la différence même de la source de lumière : dans l’ampoule, c’est le filament en métal qui est parcouru par un courant électrique qui produit de la lumière, avec un rendement médiocre (plus des neuf dixièmes de l’énergie fournie à la lampe est transformée en chaleur (par effet joule) et le reste en lumière) alors qu’on estime à presque la totalité de l’énergie de la réaction chimique qui se déroule dans l’abdomen de la luciole est transformée en lumière et donc la chaleur dégagée est infime, d’où le corps froid de la luciole.

2- La luminescence comme mécanisme de production de lumière

La réaction chimique qui a lieu entre la luciférine, la luciférase (cette molécule accélère la vitesse de la réaction chimique et est très sensible à la chaleur – elle est détruite lorsqu’on la soumet à une température élevée) et le dioxygène de l’air conduit à la formation d’espèces chimiques dites excitées, c’est-à-dire possédant une quantité d’énergie trop élevée par rapport à leurs états habituels. Tout comme vous lorsque vous êtes énervés et avez besoin de dissiper cet énervement par des cris ou des coups de poing dans un punchingball, les espèces chimiques excitées se désexcitent en se débarrassant de leur surplus d’énergie sous forme de lumière.

En conclusion, la bioluminescence est présente sur terre avec quelques insectes et plantes, mais surtout dans les profondeurs des océans avec les poissons des abysses, les calamars ou les méduses. La lumière des lucioles n’est pas un phénomène magique comme les enfants l’imaginent souvent, mais un phénomène qui a une explication chimique!

 

Jeanne Périé & Amandine Emond